Témoins flamboyants des architectures Art-Déco et Haussmannienne, les deux bâtiments abritant le siège social parisien de la BNP Paribas nécessitaient une réhabilitation lourde, à la hauteur des dimensions colossales et du prestige des deux édifices. L’objectif de ce chantier hors-normes : sublimer l’ancien tout en projetant l’ensemble architectural dans le 21ème siècle sur les plans techniques et réglementaires. Ainsi, pour la rénovation des milliers d’ouvrants en acier qui constellent la structure, maîtrises d’œuvre et d’ouvrage se sont naturellement portées sur les menuiseries acier Jansen, offrant une parfaite synthèse entre esthétique rétro et pouvoir thermique. La conception et la pose de ces cadres aux formes inédites a quant à elle été confiée aux mains expertes des artisans de l’entreprise Duval Métalu, qui ont su sublimer les produits Jansen pour répondre au strict cahier des charges du projet. Zoom sur cette réhabilitation qui flirte avec la démesure, où l’étroite collaboration entre architecte, métalliers et équipes de Descasystem Jansen s’est révélée gagnante.
Un vaisseau de pierre et d’acier voguant en plein Paris
Dans le très chic 9ème arrondissement parisien, poumon commercial de la Capitale, trône un ensemble de deux bâtiments colossaux accueillant en leurs murs le siège historique du groupe bancaire BNP Paribas. D’une superficie totale de 27 500 m2 au plancher, l’immense paquebot de pierre est divisé en deux parties aux styles bien distincts et reliées entre elles par une passerelle métallique :
La poupe du navire tout d’abord, qui s’est vue attribuer le nom d’« Immeuble Italiens » en référence à son amarrage au 16 du boulevard éponyme, s’élève sur 8 niveaux (+ 4 en sous-sol) et compte une surface au plancher d’environ 20 500 m2. Construit dans les années 30, cet immeuble Art-déco est le plus imposant des deux ensembles. Cet édifice organisé autour d’une cour couverte par une verrière voûtée est entièrement aménagé en surfaces de bureaux, à l’exception du RDC qui accueille une agence bancaire, ainsi que du dernier étage qui accueillera un grand restaurant une fois la rénovation achevée. Sur les étages supérieurs, le bâtiment se termine en gradins, ce qui lui confère une silhouette particulière et lui donne, compte tenu de ses proportions monumentales, une allure de temple égyptien ou babylonien. Les grandes colonnes verticales taillées dans le roc couleur d’albâtre de ses façades évoquent quant à elles les péristyles antiques, parachevant ainsi l’allure intemporelle et majestueuse de l’édifice.
Située 1 Boulevard Hausmann, la proue du navire construite début XXème porte le nom d’« Immeuble Haussmann ». Ce bâtiment s’avère moins imposant que son voisin « l’Immeuble Italiens », mais ne demeure pas moins très élégant. De style Haussmannien, cet édifice en saillie ponctué d’une rotonde marque l’angle des deux illustres boulevards Haussmann et des Italiens. Également construit sur 8 niveaux, il développe une surface de plancher de près de 7000 m2 dédiés aux activités de bureau et dispose, à l’instar de l’édifice attenant, d’une grande agence bancaire à ses pieds.
À projet monumental, cahier des charges exigeant
Sur ces bâtiments, l’intention du maître d’ouvrage et propriétaire des lieux, le groupe BNP Paribas, était d’opérer une réhabilitation complète de l’ensemble immobilier pour le moderniser et le porter aux meilleurs standards de qualité actuels.
Débuté en 2016, le projet s’inscrit dans une recherche d’amélioration de la qualité des constructions existantes et dans une démarche de développement durable. Avec ces vastes travaux de réhabilitation, le maître d’ouvrage vise une triple certification : NF HQE™ Bâtiments Tertiaires (Millésime 2015) et BREEAM niveaux « Excellent », ainsi que l’obtention du label énergétique BBC-Effinergie Rénovation. L’ensemble de l’immeuble a ainsi été rénové avec cet objectif en ligne de mire : planchers, recloisonnements d’une partie des espaces, reventilation, chauffage… mais aussi et surtout la mise hors d’eau et hors d’air à travers le remplacement des quelques 600 fenêtres en acier qui percent les deux édifices.
Pour préserver le charme intemporel de ces pièces de menuiseries sur le plan esthétique tout en leur conférant un pouvoir d’isolation thermique performant, le commanditaire du chantier et Stevens Ciuca, architecte du cabinet parisien DTACC, se sont portés sur les profilés en acier Jansen. Au-delà de répondre à toutes les exigences du cahier des charges, ces derniers étaient également préconisés par les ABF (Architectes des Bâtiments de France). Cette association qui a pour mission de veiller à ce que les rénovations de bâtiments historiques soient en tous points fidèles au rendu d’origine est connue pour faire preuve d’une intransigeance particulière sur le choix des matériaux.
Mais aussi performants soient-ils, les profilés acier Jansen ne sont rien sans des mains expertes pour les travailler et les magnifier. Ce rôle crucial a été confié à Duval Métalu, une entreprise de métallerie comptant une centaine de salariés et basée dans la ville du Mans. De la conception des plans selon les désirs de l’architecte à la fabrication des ouvrages, en passant par la pose des menuiseries métalliques sur site, l’entreprise sarthoise intervient de A à Z sur le volet menuiserie du chantier. Un travail impressionnant au regard de la commande à honorer, dont les chiffres ont de quoi donner le tournis…
Beaux, fins et performants : les profilés acier Jansen une nouvelle fois à l’honneur
En effet, sur la partie menuiserie, les artisans métalliers manceaux ont fait preuve d’une productivité remarquable. En quelques mois, ce sont plus de 600 pièces de menuiseries qui ont été réalisées, soit plus de 1 200 ouvrants intégrants eux-mêmes plus de 6 000 vitrages. Au total ce sont environ 3 000 m2 de menuiseries qui ont été conçues par les équipes de Duval Métalu, une performance d’autant plus notable que plus de 20 000 angles arrondis demandant l’action particulière d’ouvriers qualifiés ont aussi dû être fabriqués pour respecter l’aspect d’origine des cadres.
« Pour concevoir toutes ces pièces, les ABF voulaient un produit qui réponde dans ses sections et ses surfaces vues à ce qui était existant » se souvient Noël Peyramayou, propriétaire de l’entreprise Duval Métalu. « Pour répondre à leurs désidératas, nous avons donc utilisé toute l’ingénierie de Jansen et de leur gamme à rupture de ponts thermiques JANISOL ARTE 2.0. Cette série de profils en acier avait toutes les qualités requises : esthétique rétro, robustesse des composants, performances thermiques et acoustiques, de même qu’une belle finesse permettant d’offrir un clair de jour optimal pour les intérieurs. Notre travail a ensuite été de sublimer ces profilés en créant de petits angles arrondis et en faisant des « rapports » pour créer une petite nervure, un côté original qui donne comme un petit air de fête à la fenêtre ! ».
Le charismatique septuagénaire, entré comme apprenti à l’âge de 15 ans chez Duval Métalu, évoque également l’aspect extérieur des fenêtres : « Nous avons aussi réalisé des moulures décoratives extérieures par profils rapportés pour donner un peu de nervosité à ces fenêtres, car c’était également une demande des ABF : qu’il n’y ait pas une face plate de fenêtres un peu modernes et sans caractère, il fallait leur donner un subtil air d’époque qui se marierait à merveille avec le raffinement des façades en pierre de taille. C’était ça le pari sur cette rénovation ! »
Face aux difficultés : la force du trio architecte, métalliers et équipes de Descasystem Jansen
Dernier détail et non des moindres, les ABF ont également souhaité que des petites pièces arrondies soient soudées à l’angle de chaque « petit-bois », autrement dit au croisement de chaque montant et traverse des châssis de fenêtres accueillant le vitrage. Un ajout qui peut paraître anodin à première vue, mais qui a représenté un défi de taille pour ce chantier : 20 000 de ces fameuses pièces arrondies ont dû être créées spécialement par les équipes de Duval Métalu pour être adjointes aux croisillons des 600 fenêtres en acier que comptent les bâtiments « Haussmann » et « Italiens ».
Pour fabriquer ces pièces, des gabarits spécifiques ont même été conçus par la société Duval Métalu en la personne de M. Leglatin, chef d’atelier aujourd’hui retraité, et son équipe. Pièces d’angles, découpe de joints et gabarits pour chaque typologie de châssis : tous ces éléments expressément créés pour poser les pièces arrondies sont le fruit d’un travail de réflexion à « trois têtes » entre architecte, métalliers et équipes de Descasystem. Une collaboration étroite et féconde qui a permis d’aboutir à un résultat optimal, s’adaptant aussi bien au niveau esthétique que normatif, tout en respectant à la lettre les consignes complexes du cahier des charges. En tout, six mois ont été nécessaires pour trouver des solutions qui elles-mêmes ont fait l’objet de reconsidérations pendant la production des premiers châssis.
Au-delà de la qualité et de la fidélité du rendu, des performances techniques irréprochables
Sections, faces vues, choix des profils et des couleurs… On l’a bien compris, lorsqu’il s’agit d’édifices à forte valeur patrimoniale, « l’Association nationale des architectes des bâtiments de France » veille au grain. Mais derrière les choix en matière d’esthétique, la question des performances techniques à obtenir s’avère tout aussi cruciale.
Ça tombe bien ! Comme évoqué plus tôt, les profilés acier Jansen utilisés sur ce projet proviennent de la série JANISOL ARTE 2.0, une gamme de menuiseries à ruptures de ponts thermiques offrant à la fois finesse et fort pouvoir de protection sur plusieurs aspects :
- Du point de vue de l’isolation thermique, le coefficient Uw obtenu par les artisans de Duval Métalu sur leurs ouvrages est de 2,2 W/m2.K. Un résultat « vraiment très performant », pour paraphraser le PDG de l’entreprise de métallerie Noël Peyramayou, compte tenu notamment du redécoupage des vitrages avec des petits-bois acier et de la configuration particulière des châssis, intégrant même pour certains des stores entre les deux vitrages ! Pour information : plus le coefficient Uw est faible, meilleure sera l’isolation et donc meilleure sera la performance de la paroi vitrée.
- En termes d’isolation phonique, le résultat est également optimal, avec une performance acoustique jusqu’à 35 Db. De quoi isoler parfaitement les deux bâtiments des bruits extérieurs qui sont légion sur les très passantes artères Haussmann et des Italiens.
- Enfin, en ce qui concerne la performance d’étanchéité à l’eau, de résistance face au vent et de perméabilité à l’air, les fenêtres en acier Jansen obtiennent une notation A3 E7A V3. Ces résultats proviennent du classement AEV ou « air, eau, vent ». Ce dernier atteste du niveau de résistance des menuiseries d’une fenêtre selon trois éléments-clés et garantit des matériaux performants et adaptés selon la nature du projet. Ainsi, la perméabilité à l’air est notée de 1 (faible) à 4 (très bon). De son côté, l’étanchéité à l’eau est associée à une note qui varie entre 1 (très faible) et 9 (très bon). Les notes sont différenciées suivant deux options : l’option A est associée à une fenêtre non protégée par un tableau tandis que l’option B implique une fenêtre installée sous une avancée de toit. Enfin, la résistance au vent du classement AEV est possède une note qui varie entre 1 (résistance faible) et 5 (résistance forte). Pas besoin de calculs savants pour comprendre que les ouvrages créés par l’atelier sarthois à l’aide de nos menuiseries s’en sortent extrêmement bien sur tous ces volets ! La performance est notable en raison de la hauteur des châssis avoisinant les 2500 mm.
Les travaux de conception des milliers de pièces de menuiseries s’étant achevés fin-2020, c’est la phase de pose qui débute désormais. Le chantier de rénovation du navire amiral de la BNP Paribas, qui une fois terminé accueillera une armada de plus de 1 200 collaborateurs, avance à fière allure… Si bien que les équipes à la manœuvre planchent sur une livraison en 2022. Rendez-vous est donc pris pour découvrir le résultat final de cette magnifique réhabilitation où, une fois de plus, les menuiseries acier Jansen tiendront une place de choix !
© Crédits photo : David Piolé / Structurae.net / Guilhem Vellut
Article publié le 20 mai 2021